Deux ans après le dépôt d’une plainte par Slack, la Commission européenne ouvre officiellement une enquête contre Microsoft. Elle vise à déterminer si oui ou non l’intégration de Teams à Windows 11 constitue une pratique anticoncurrentielle.
Tout commence en 2020. Le 14 juillet, la société Slack dépose une plainte contre Microsoft auprès de la Commission européenne, en affirmant que l’entreprise a lié illégalement son logiciel Microsoft Teams à Windows 11. Plus précisément, c’est l’intégration de Teams à Office 365 (devenu Microsoft 365) qui pose problème. Microsoft estime de son côté que cela n’empêche pas la concurrence. La Commission européenne semble penser le contraire puisqu’elle lance une enquête officielle pour pratiques anticoncurrentielles.
Dans un communiqué, elle explique craindre “que Microsoft n’abuse de sa position et ne défende sa position sur le marché des logiciels de productivité en restreignant la concurrence dans l’Espace économique européen (EEE) en ce qui concerne les outils de communication et de collaboration“. Dans le détail, la Commission pense que Microsoft pourrait accorder à Teams “un avantage en matière de distribution en ne donnant pas aux consommateurs le choix d’inclure ou non l’accès à ce produit lorsqu’ils s’abonnent à ses suites de productivité […]”.
L’EUROPE ENQUÊTE SUR MICROSOFT POUR PRATIQUES ANTITRUST
Cela faisait 15 ans que le géant de Redmond n’avait pas fait l’objet d’une telle enquête en Europe. En 2004, la Commission avait ordonné à Microsoft de proposer une version de Windows sans le lecteur Media Player. En 2009, une décision similaire l’obligeait à sortir un Windows 7 E sans le navigateur Internet Explorer. L’institution précise que la durée de l’enquête en cours n’a pas de limite définie, et qu’elle ne préjuge pas de son issue. Il faut donc attendre les conclusions pour savoir si une sanction sera prononcée.
En 2021, Microsoft a fait l’objet d’un autre dépôt de plainte auprès de la Commission. Un groupement d’éditeurs de logiciels mené par Nextcloud GmbH accuse la firme d’avoir intégré illégalement tous les services de son offre Microsoft 365 (Teams, OneDrive…) à Windows 11. Il est donc possible qu’après l’enquête actuelle, une nouvelle soit ouverte par la Commission pour se pencher sur les autres logiciels de la société.